Jean

Vers mes 8-9 ans, je me souviens, il s’emportait parfois,
se mettait en colère, de manière véhémente, tempétueuse, vociférante…

Et dans ces moments-là, il n’était guère possible d’apaiser son courroux.

Un jour, je découvris parmi ses partitions d’organiste
une illustration de Ludwig van Beethoven, vu de face,
en train de diriger un orchestre,
transporté d’exaltation tumultueuse, d’enthousiasme débridé …
( un peu à la manière de Louis de Funès, au moment où il casse sa baguette,
dans le film « La Grande Vadrouille » )

Je barrai soigneusement le nom du compositeur
et écrivis à la place
« Papa en colère ».

Je l’ai retrouvée cette carte postale, récemment,
et je pense qu’il devait la voir quand il farfouillait dans sa farde,
à la recherche de la partition qu’il voulait jouer.

De retour du jubé, il se mettait à siffloter un petit air joyeux,
l’air de rien,
et tout était à nouveau de bon ton, juste, mesuré,
autour de nous.
Harmonie-homme…

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